lundi 20 mars 2017

Atelier son - Lycéen au cinéma - La prise de son par le perchiste


L'aventure continue pour les ateliers de "Son dans ma tête" au côté du projet régional coordonné par l'Artdam : "Apprentis et lycéens au cinéma". Le défi était motivant puisqu'il s’agissait de proposer à des jeunes de 15 à 18 ans des ateliers autour du son en exploitant un ou plusieurs films de leur programme.
Après visionnage des films, j'ai décidé de proposer deux animations dans le cadre de cette action. Elles présentent chacune une facette différente du travail du son au cinéma et s’appuient sur des scènes des films étudiés : la prise de son par le perchiste et le design sonore du mixeur. 
J'ai été positivement surpris du très bon accueil "a priori" de mes ateliers. Il s'agissait de ne pas décevoir et de transformer ces "propositions" en ateliers de 2 heures interactifs et pratiques.

Je présente ici mon 1er atelier autour du travail du perchiste. le design sonore fera l'objet d'un futur article.

J'aime commencer mes interventions par un "bain" dans une des ambiances que j'ai captée lors de mes escapades. Mettre "sa tête à l'écoute" n'est pas un état nécessairement évident. Au contraire de l'image à laquelle nous avons été naturellement sensibilisée, le son est très souvent moins directement stimulé. Par conséquent, en l'absence de support visuel, on peut perdre l'habitude de générer des images mentales de ce qu'on entend. Il me semble que c'est un préalable nécessaire à une bonne compréhension du travail du son. De plus, c'est très relaxant... mais c'est un autre sujet.
L'échange qui suit l'écoute est le plus important, il permet à chacun de faire part de ses sensations et de les confronter à celles des autres. Il n'y a pas de vérité absolue en son, à chacun son image mentale en fonction de son vécu...
Si cela vous intéresse de vous prêter à l'exercice, je vous recommande la section Son-3d de l’excellent site de Radio France. Prenez un casque, fermez les yeux et bon voyage !

Aller, je vous mets aussi une ambiance de mon cru. C'est un montage de quelques prises faites dans les Alpes italiennes cet été :




Surtout, laissez-moi un commentaire de vos impressions !

Maintenant que tout le monde est bien avec ses oreilles, on va pouvoir commencer notre atelier de prise de son.

L'atelier propose de faire découvrir la prise de son au cinéma en recréant les conditions de tournage d'une scène de film. Pour ce projet, j'ai exploité le film "Les combattants" réalisé par Thomas Cailley avec Adèle Haenel, Kévin Azaïs. Au passage, j'ai vraiment aimé ce film qui est touchant et drôle avec des personnages maladroits et attachants.
Le but de l'atelier est que les participants apprennent à utiliser la perche afin d'obtenir la meilleure prise de son, sans nuire à la prise de vue du cadreur.

J'ai d'abord sélectionné dans le film les scènes qui me paraissaient pertinentes pour l'exercice. Je recherchais un moment percutant (humour, intensité...) pour capter l'attention de mes jeunes cobayes mais également une évolution dans la difficulté des exercices pour la garder !... leur attention ;-).
De ce point de vue, "Les combattants" est une vraie mine d'or, les scènes potentiellement cultes ne manquent pas. J'ai sélectionné au final 2 scènes :

D'abord un monologue qui permettra une prise de son statique afin de se concentrer sur la position du perchiste et du microphone. C'est l'occasion d'apprendre et de travailler les bases du maintien de la perche et de la position du microphone.




La scène de la vente de la cabane de jardin en bois m'a bien plus.






Ensuite un dialogue entre deux personnages proches qui impose au perchiste d'alterner entre deux prises de voix et de devoir continuellement rechercher la meilleure position de captation à chaque nouvel échange. La tentation est grande de rechercher une position médiane entre les deux protagonistes pour limiter les mouvements de la perche... mais il existe sûrement des trucs.





Là, c'est l'échange culte entre nos deux amis au bar juste après "leur fugue" de l'armée qui m'a inspirée : "T'aimes rien"





Au cours de l'atelier, je distille quelques notions théoriques sur le son : qu'est-ce que c'est exactement ? comment il se déplace ? qu'est-ce que le décibel ? les fréquences ?...
Je vous rassure, je ne suis ni fan des grandes tirades théoriques, ni adepte des présentations rhétoriques. Ces notions sont abordées en douceur et naturellement lorsque l'avancée de l'atelier nécessite d'en parler. Par contre, comme tout passionné de son, j'aime parler technique lorsqu'on me pousse un peu... alors attention quand même !

Suite à ces ateliers, j'ai eu la chance de rapporter avec moi les vidéos que nous avons captées sur nos tournages improvisés. C'est vraiment super de regarder les élèves rendre la scène.
Le meilleur, c'est quand on voit le micro qui apparaît en haut du cadre, une erreur vous dites ?
Mais pas du tout, ça veut dire que l'apprenti perchiste a vraiment essayé d'aller chercher le son. Si on ne rentre pas dans le cadre au moins une fois par jour, c'est qu'on n'a pas vraiment essayé d'avoir le meilleur son ! (Merci Vincent pour cette excellente maxime que je me permet de reprendre et de diffuser).

Ah j'oubliais, le journal de Saône et Loire nous a gratifié d'un gentil papier dans ses colonnes.

Pour finir, je vous plonge quelques secondes au cœur de l'atelier.



A bientôt !

Pour l'écoute, une paire d'enceintes bien disposées ou un casque marcheront bien.
Attention, une écoute sur un haut-parleur de mobile ou de portable risque de beaucoup dégrader l'expérience. |-(

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